Mobilisation des décideurs politiques locaux
« Energy efficiency is not sexy » :
La rénovation des bâtiments publics peut paraître peu valorisante politiquement, notamment par rapport à des infrastructures plus visibles, telles que la construction de bâtiments neufs, voire plus « modernes » comme les réseaux de télécommunications. Des incitations adéquates doivent être trouvées pour faciliter le développement de ces opérations. L’efficacité énergétique des bâtiments existants doit en effet devenir une obligation (sous certaines conditions à préciser) au même titre que les autres obligations sur les travaux, ne serait-ce que pour faciliter les arbitrages des décideurs publics locaux. Il faut favoriser des décisions prenant en compte le long terme et les générations futures, bien au-delà de la durée du cycle électoral.
Leviers d’incitation à la réalisation des opérations :
Les économies liées à la rénovation des bâtiments peuvent n’être rentables que sur de très longues périodes. Il convient donc de proposer d’autres mécanismes d’incitation pour faciliter le déclenchement massif des opérations de rénovation énergétique. Il serait par exemple judicieux de permettre aux collectivités locales de ne commencer à rembourser la dette associée aux rénovations énergétiques qu’après une période correspondant aux travaux et à une période de rodage. La KfW propose déjà des différés de remboursement de 3 à 5 ans dans le financement de l’efficacité énergétique des bâtiments publics. Un lien incitatif entre l’attribution de dotations par l’Etat et la réalisation de rénovations énergétiques pourrait aussi avoir un effet puissant dans le cadre budgétaire actuel. Enfin, le décret d’application de la loi Grenelle n’a pas encore été adopté, mais une obligation de travaux stimulerait très efficacement les rénovations énergétiques.
Certaines expériences (notamment RE:FIT au Royaume-Uni) montrent qu’il est possible de valoriser ces rénovations auprès des électeurs (sensibilisation des usagers, labellisation…). Dans le cadre du projet SFTE, la mobilisation nationale doit impérativement permettre une meilleure visibilité des travaux d’efficacité énergétique.